Mi-septembre, la candidature de la Martinique a été retenue par le Comité International du programme Homme et Biosphère de l’UNESCO et elle rejoint ainsi un réseau de 700 territoires dans 131 pays engagés dans une démarche plaçant la nature au cœur de leur développement. La Martinique est donc une toute nouvelle réserve de biosphère.
Le programme Homme et Biosphère de l'UNESCO
Le programme Homme et Biosphère de l’UNESCO a été créé en 1971 pour promouvoir des territoires engagés dans une démarche de développement économique et social soutenable tout en préservant leurs richesses naturelles et culturelles locales. Si une Réserve de Biosphère n’impose aucune réglementation, contrairement aux réserves naturelles ou parcs régionaux, elle permet cependant aux territoires retenus de mieux valoriser et promouvoir leurs atouts au niveau international. Pour Nathalie de Pompignan, présidente de l’Association Martinique Réserve de Biosphère, ce titre mondial « invite chacun de nous à s’engager dans cette formidable dynamique et à participer du devoir de responsabilité qui s’impose désormais à nous tous ». Et en Martinique, ils ont été ombreux à s’engager dans cette démarche depuis 2017. Car pour arriver à l’obtention de ce titre mondial, il a fallu sensibiliser et fédérer de nombreux acteurs. « Ce sont les Martiniquais qui ont défini les atouts du territoire et formulé les propositions qu’ils souhaitent mettre en avant dans les cinq thématiques que recouvre ce titre : richesses naturelles, culturelles, activités engagées en faveur du développement durable, éducation à l’environnement et recherche scientifique », souligne la présidente de l’Association Martinique Réserve de Biosphère. Ainsi, plus de 4500 participants dans les 34 communes du territoire ont défini durant quatre ans les actions à mettre en œuvre. Et le travail est loin d’être achevé. Ainsi, l’association va désormais créer un comité de gestion dont le rôle sera de suivre la bonne exécution des propositions formulées par les habitants. Cinq commissions de travail permettront de mettre en œuvre les actions très concrètes et précises déterminées par les participants dans chacun des domaines. Elles rassembleront les acteurs concernés par la thématique, qu’il s’agisse d’élus locaux assurant l’implication de la population, d’acteurs de la société civile et d’instances locales et devront répondre au mieux aux besoins et aux attentes des acteurs du territoire.
Quelles retombées concrètes attendre ?
Les pays engagés dans cette démarche ont tous comme objectif commun de valoriser leur territoire au niveau international. Pour la Martinique, Nathalie de Pompignan espère ainsi « une visibilité et une attractivité fortes ». Mais aussi l’accès « à des réseaux de coopération mondiale, nationale et caribéenne où seront partagées connaissances, expériences, bonnes pratiques, initiatives et solutions locales à des problématiques mondiales ». De surcroît, l’association Martinique Réserve de Biosphère attend également des retombées économiques dans le domaine touristique avec l’arrivée de nouveaux vacanciers en recherche de territoires riches d’une biodiversité préservée. Mais avec cette reconnaissance internationale, la Martinique espère également une meilleure promotion de ses produits et savoir-faire du territoire, de son économie verte et d’une façon générale des activités liées au développement durable.
Des enjeux environnementaux à relever
Si la Martinique peut être fière de cette reconnaissance internationale, elle a encore quelques enjeux à relever. En effet, sa gestion des déchets souvent entravée de grèves et de comportements irrespectueux pourrait dissuader les futurs éco-touristes attendus. Mais pour Nathalie de Pompignan, le territoire est prêt à relever ce défi. « Le titre de Réserve mondiale de Biosphère nous invite à une prise de conscience. Il nous inscrit dans une démarche de la connaissance de nos atouts et de leur valorisation, mais aussi de responsabilité, individuelle et collective. Il nous engage aussi dans une démarche de préservation, de valorisation et de développement soutenable et nous appelle à contribuer à cette dynamique mondiale initiée par le réseau international des Réserves de Biosphère. Il en va de ce que nous allons laisser à nos enfants et petits-enfants et relève de l’exigence de transmission qui appartient à chacun de nous. Nous avons tous un rôle à jouer ».
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