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Les chèvres menacent les « têtes à l’Anglais »


Les Melocactus intortus, appelés plus communément cactus têtes à l’anglais, sont une espèce endémique de la Caraïbe. Protégés depuis 1988 par un arrêté ministériel et par le code de l’environnement de Saint-Barthélemy depuis 2019, ils sont malgré tout menacés. Une étude menée par le botaniste Eric Francius vient de révéler leurs principaux prédateurs.


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Les chèvres ont proliféré sur Saint-Barth ces dernières années et causent de nombreux dommages aux cactus.

Emblématiques de la région Caraïbe, ces cactus à chapeau rouge poussent naturellement sur les pentes rocheuses et les falaises des îles. Avec leur croissance lente, ils n’atteignent l’âge adulte que vers dix à quinze ans, mais pourraient vivre près de 70 ans. A Saint-Barth, comme dans beaucoup de territoires caribéens, ils sont en déclin depuis quelques années, principalement en raison de l’urbanisation des îles. Mais, ces derniers temps, leurs populations subissent deux nouvelles menaces.


Des chèvres gourmandes

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En premier lieu, la prolifération des chèvres sur Saint-Barth un phénomène ancien mais qui a été accentué par l'ouragan Maria de 2017 cause de réels dégâts sur les têtes à l’Anglais. « Elles attaquent particulièrement les juvéniles car ils ont moins de piquants mais elles parviennent également à déraciner les grands pour ensuite s’en régaler » indique le botaniste Eric Francius qui vient d’achever une étude sur ces cactus. Aujourd’hui, le botaniste ne peut que constater leur déclin sur de nombreux sites de l’île et invite la population à prendre conscience de la nécessaire régulation de ces caprins devenus envahissants.


Des chenilles et des hommes


L’autre menace qui pèse sur les Melocactus intortus, provient quant à elle d’une chenille appelée Pyrale du cactus (Cactoblastis cactorum). Introduite dans certaines régions du monde pour lutter contre l’invasion du Figuier de Barbarie (Opuntia ficus-indica), elle a depuis fait bien du chemin et s’est disséminée dans toutes les îles de la Caraïbe depuis le début des années 60. « A Saint-Barth, elle est apparue à la fin des années 90 et a ravagé de nombreux cactus » souligne Eric Francius. Heureusement, comme le montre la dernière étude du botaniste, elle n’attaque pas tous les cactus. « On note un fort taux de mortalité à certains endroits, mais là où les cactus poussent dans des zones caillouteuses, bénéficient d’un fort ensoleillement et d’une bonne exposition aux Alizés, les têtes à l’Anglais semblent mieux résister ». Reste une dernière menace, celle des hommes. Malgré la règlementation CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction) qui interdit toute mutilation ou prélèvement, de nombreux cactus têtes à l’anglais font encore l’objet de commerce.

Mariane Aimar


Article paru dans l'e-mag Outre Mer Grandeur Nature à découvrir ICI.


 

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